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L’Institut des Images

Analyser les images fixes

L’Institut des Images trouve son origine en avril 1992 dans la création par Laurent Gervereau au Musée d’histoire contemporaine aux Invalides (au sein de la BDIC qui deviendra La Contemporaine), dont il est conservateur, du Groupe d’Etudes sur l’Image Fixe (GEIF). Cela introduit ce concept d’images fixes par rapport aux images mobiles. Le GEIF comprend des personnes pluridisciplinaires et internationales associées aux activités du Musée d’histoire contemporaine et de l’Association internationale des musées d’histoire fondée en 1991 par Laurent Gervereau : Fabrice d'Almeida, Antoine de Baecque, Laurence Bertrand Dorléac, Philippe Buton, Christian Delporte, David El Kenz, Thomas Michael Gunther, Ursula E. Koch, Michael Nicolaïev, Sarah Wilson.

Des séminaires sont organisés au musée le samedi et une revue-bulletin naît en avril 1992 en même temps que l’association : L’Image fixe.

Le Groupe L’Image

Assez rapidement les activités s’étendent aux images mobiles, d’autant plus que ces dernières sont étudiées lors des expositions marquantes du Musée d’histoire contemporaine comme La Propagande sous Vichy en 1990 ou La France en guerre d’Algérie en 1992. De plus, au sein du GEIF, Antoine de Baecque étudie le cinéma ou Christian Delporte la télévision. Laurent Gervereau publie en 1994 un manuel de nombreuses fois réédité et complété : Voir, comprendre, analyser les images.

Le grand tournant des études pluridisciplinaires sur le visuel en général est pris. Le GEIF devient l’association Groupe L’Image avec une revue L’Image bilingue diffusée en France par Gallimard (la SODIS) et Harvard aux Etats-Unis. Des colloques-bilans sont réalisés. En 1997 (année où est réalisée l’histoire de la télévision au Musée d’histoire contemporaine : La Grande aventure du petit écran), la revue L'image et des universités de Paris-I, de Montréal et de British Columbia à Vancouver publient les actes du colloque international réalisé à l’ENSBA Où va l’histoire de l’art contemporain ? sous la direction de Laurence Bertrand Dorléac, Laurent Gervereau, Serge Guilbaut, Gérard Monnier. Et en 1999, Laurent Gervereau dirige le grand bilan multi-supports et pluridisciplinaire : Peut-on apprendre à voir ?

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Le tournant de l’an 2000

4L’Institut des Images naît comme un cercle informel de chercheuses et chercheurs internationaux autour de l’an 2000. C’est en effet une période de profondes mutations. Laurent Gervereau publie au Seuil Les Images qui mentent. Histoire du visuel au XXe siècle, qui deviendra en version augmentée en 2003 Histoire du visuel au XXe siècle. En 2000 il réalise aussi l’exposition et le livre Un siècle de manipulations par l’image.

C’est en 1999-2000 que commencent les activités numériques de L’Image avec sites Internet et cédéroms. Se succèderont, aidé par les ministères français pour le lancement ou par les programmes européens :  imagesmag.com, imageduc.com, primages.com. Ils sont liés à des cédéroms de la collection lancée en 2001 [décrypter le visuel] comme [décrypter les images], [décrypter la photographie] ou [décrypter un film]. Des entretiens inédits sont réalisés avec créatrices et créateurs comme Agnès Varda, Matthew Barney, Willy Ronis ou Bertrand Tavernier.

Parallèlement, les nombreuses collaborations internationales donnent lieu au Dictionnaire mondial des images en 2006 que dirige Laurent Gervereau avec 475 spécialistes de tous les continents. Ce livre-événement conduit ensuite l’auteur à rédiger une synthèse pédagogique sur l’ensemble de la production visuelle humaine : Images, une histoire mondiale. Puis ce furent des livres sur les enjeux aujourd’hui de La guerre mondiale médiatique à partir de lourds travaux statistiques comparatistes européens (le baromètre européen des médias d’imageduc en 2003).

2008 : le partenariat avec la Ligue de l’Enseignement et la naissance de decryptimages.net

7C’est en 2008 qu’est décidé le partenariat entre l’Institut des Images (rassemblement informel de chercheuses et chercheurs internationaux autour de Laurent Gervereau) et la Ligue de l’Enseignement. Il se formalise avec le lancement public en 2009 du site decryptimages.net créé en 2008. Ce site synthétise des créations antérieures en s’ouvrant aux nouveaux enjeux pédagogiques et médiatiques.

Son nom même fait débat, car si l’Institut des Images depuis 2000 parle de « décrypter » les images, le terme n’est pas alors commun. La notion de « lecture » des images est impropre, car les images ne sont pas des codes comme le sont des lettres ou des idéogrammes. La notion de « décryptage » s’impose. Aujourd’hui, tout le monde « décrypte » (plus ou moins scientifiquement bien sûr). De nombreuses innovations marquent cette nouvelle aventure.

Une des principales est la réalisation d’expositions gratuites téléchargeables en ligne grâce au partenariat avec le Musée du Vivant à AgroParisTech (premier musée international sur l’écologie) et Nuage Vert (nuage-vert.com). Cela permet de développer des études en images avec les meilleurs spécialistes et une iconographie riche souvent inédite. Les établissements scolaires, les collectivités locales, les comités d’entreprises, les prisons, les instituts français sur tous les continents se servent de ces ressources (par exemple au lycée de Rabat au Maroc en 2021 pour la bande dessinée et d’autres expos avec de nombreuses animations).

L’étude de tous les types d’images et des grandes questions environnementales est ainsi éclairée, souvent de façon pionnière.

Autre exemple, des pratiques de diffusion liées au partenariat, la création en 2013 et 2014 d’une émission télévisée mensuelle modulaire [decryptcult] dans la bibliothèque historique du Musée du Vivant à AgroParisTech rue Claude Bernard --celle qui était fréquentée notamment par René Dumont. Elle fait participer pour 11 numéros des personnes très diverses (de Cabu à Jean-Louis Crémieux-Brilhac) à travers des thématiques comme "Apprendre à entendre", "Ville-campagne, la fin de la séparation" ou "L'Histoire instrumentalisée" et "Fin du progrès, éloge du mouvement".

En 2023, un nouveau site en collaboration avec NUAGE VERT

12Les modalités techniques des sites Internet changent. Decryptimages.net prend un nouvel envol en 2023 à l’occasion de basculements pratiques obligatoires.  

Cela se fait avec un renforcement des collaborations entre la Ligue de l’Enseignement et Nuage Vert (nuage-vert.com), dont le but est la défense de la biodiversité et de la culturodiversité. Après la création en 2014 des Rencontres-Promenades « Histoires de Passages… » à Argentat-sur-Dordogne, Nuage Vert est fondé en 2017. Les aspects environnementaux comme l’étude des images sont développés à travers de nombreuses manifestations (La Fin de la télévision ou Histoires du cinéma ou Voir / ne pas voir les handicaps ou Tout est faux, tout est vrai : IA…).

Decryptimages est ainsi un portail ouvert. Il a connu de très nombreuses et très riches collaborations internationales depuis 1992, date fondatrice pour ce cercle informel de chercheuses et chercheurs autour de Laurent Gervereau qu’est l’Institut des Images.

Toutes vos suggestions sont précieuses. Toutes les initiatives d’analyses des images servent la nécessité de plus en plus centrale de compréhension critique et évolutive des réels envoyés sur écran pour des individus dont la vision indirecte importe plus que la vision directe. De façon locale-globale, il importe en effet de développer des labels PLURI pour les médias avec des médias intermédiaires qui trient parmi les milliards d’émissions en favorisant la diversité. C’est aussi la question de la défense, à travers l’éducation à tout âge, de méthodes scientifiques de compréhension (label EDUCRITIC).

Decryptimages a eu une démarche pionnière sur des questions centrales. Il fait circuler gratuitement des outils (grille d’analyses ou expos gratuites et suggestions de lectures). Il encourage à l’éveil, à la curiosité dans un temps où nous sommes guettés par le double danger de la convergence du news market et l’émiettement des communautés concurrentes allant pour certaines vers la déconnexion totale et l’autarcie quand la planète et son environnement sont gravement impactés par les agissements humains.

Merci de nous soutenir et nous aider.