Albert Capellani, De Vincennes à Fort Lee

 

 

 

 

Compte-rendu de Jean A. Gili et de Eric Le Roy (dir.), « Albert Capellani, De Vincennes à Fort Lee », 1895, Revue d’Histoire du Cinéma, n°68, Hiver 2012.

par Manon Billaut (Université Paris III La Sorbonne Nouvelle)

 

En 2011, Pathé mit à l’honneur Albert Capellani en éditant un coffret rassemblant les quatre films les plus importants du cinéaste - L’Assommoir (1908), Germinal (1913), Le Chevalier de Maison Rouge (1914), et Quatre-Vingt-Treize (1921) - accompagnés de nombreux courts-métrages et d’un livret de 40 pages. Cette édition fit suite aux deux rétrospectives Capellani organisées au Festival del cinema ritrovato de Bologne en 2010 et 2011. Malgré tout, il manquait encore une véritable étude qui permette d’accompagner la redécouverte des films de ce pionnier du cinéma français ; écueil scientifique que vint combler la publication, l’hiver dernier, du numéro 68 de 1895, Revue d’histoire du cinéma, intitulé Albert Capellani, De Vincennes à Fort Lee, et dirigé par Jean A. Gili et Éric Le Roy. La publication fut accompagnée d’une rétrospective de ses films organisée par la Cinémathèque française (6-24 mars 2013), qui permit de redécouvrir les films grâce à de belles copies et de voir également quelques inédits.

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Luttes de femmes

 

Luttes de femmes, 100 ans d’affiches féministes par Bibia Pavard et Michelle Zancarini –Fournel, 2013, éditions les Echappées, 136 pages

par Florent Barnades

 

 

Les Editions des Echappées livrent un troisième opus sur l’art des affiches. Les deux premiers titres concernaient la propagande pro et anti communiste[1]. Ce dernier, très pédagogique, retrace à la fois la lutte des droits des femmes depuis la fin du XIXème siècle jusqu’à nos jours (les FEMEN sont présentes dans les dernières pages). Cet ouvrage pourra aider quiconque s’intéresse à la question des droits des femmes car tous les sujets sont abordés et de façon diachronique exposant les différents points de vue et concepts sur une même question.

 

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Pourquoi la photographie a force d'art ?

Michael Fried, Pourquoi la photographie a aujourd’hui force d’art, Paris, Hazan, 2013 (édition originale : Why Photography Matter as Art as Never Before, Yale University Press, 2008).

Traduit de l’anglais par Fabienne Durand-Bogaert.

L’ouvrage de Michael Fried est un livre érudit qui s’adresse à un public initié en esthétique, en photographie ou en histoire de l’art. Au premier abord, il est surprenant qu’un historien de l’art, spécialiste de la peinture française du 19ème siècle[1], ait composé cet essai sur la photographie contemporaine. Cette étrangeté apparente est rapidement dépassée lorsqu’on mesure la profondeur et la densité des connaissances apportées. Décomposé en dix chapitres, cet essai fait le tour des tendances et des noms les plus célèbres qui ont constitué la photographie en un domaine de l’Art à part entière. Désormais, le prix de certaines œuvres égale celui de certains tableaux de maîtres (la photographie la plus chère du monde est Rheine II d’Andreas Gursky estimée à 4 millions de dollars en 2011 au salon Paris Photo.) La photographie appartient bien aujourd’hui à l’art contemporain et ce n’est pas seulement le résultat d’une spéculation sur les œuvres d’art.

 

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Gilles Caron. Le conflit intérieur.

Michel POIVERT, Gilles Caron. Le conflit intérieur, Arles, Éditions Photosynthèses/Musée de l’Élysée, 2013, 300 p.

Par Shakila Zamboulingame

professeure agrégée d’histoire-géographie au lycée Eugène Delacroix de Drancy.

NB : les citations entre guillemets sans notes en bas de page sont extraites de l’ouvrage.

Couverture dos

L’ouvrage de Michel Poivert est peut-être, à ce jour, l’un des plus aboutis sur Gilles Caron[1]. Il offre une sélection de photographies organisées en corpus thématiques qui sont autant de prismes pour comprendre le travail du photographe, entre interrogations sur l’ « héroïsme », la « douleur des autres » ou encore « la conscience malheureuse du photographe ».

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